Club des lecteurs du 15 septembre : de quels livres a-t-on parlé ?

Publié le par Biblioth�que municipale

 

Gao Xingjiang – « La montagne de l’âme » (Jean-Baptiste)

 

Un livre-somme, un livre que traverse la vie toute entière… Ce roman du prix Nobel 2000 de littérature mélange les genres : récit d’un voyage au cœur de la Chine profonde, il abonde en digressions sur l’amour, l’érotisme, l’écriture, les obsessions de l’auteur, et fourmille de petites histoires, de légendes, de mythes. Récit initiatique débordant la chronologie linéaire, et où la quête de soi partout est à l’œuvre, il fait alterner les voix, à travers le « je » et le « tu », comme un dialogue de l’auteur avec lui-même. Jean-Baptiste, qui vient de le lire, l’a adoré. Sa lecture n’est pas très simple, surtout au début, ce qui fait que Tony n’a pas pu le lire en entier, et pour Claudine les tendances narcissiques de l’auteur sont un peu lourdes.

 

 

Haruki Murakami – « Kafka au bord du rivage » (Aline)

 

Ce roman japonais à l’ambiance fantastique, kafkaïenne, entre en résonance avec le précédent. Les chapitres alternent les époques et les personnages, pour nous faire pénétrer un univers métaphorique et complexe, entre réel et irréel, vie et mort. Il y est question de voyance, et l’objet de la quête qui traverse le récit - la mystérieuse « pierre plate » - se trouve à « l’entrée », c’est-à-dire à la fin du livre : à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. On vous le promet : ce roman troublant figurera bientôt dans les rayons de la bibliothèque, et chacun pourra s’en faire son idée.

 

Ces deux livres qui télescopent allégrement les temps en rappellent un autre, qui fût l’objet de discussions l’année dernière : « Tokyo » de Mo Hayder, lu par Jean et Dominique.

 

 

Jonathan Littell – « Les bienveillantes » (Dominique)

 

Décidément l’ambiance était aux livres dérangeants, et il a fallu plus de 2 mois à Dominique pour lire ce best-seller qui nous met face à la banalité du mal, dans la peau d’un fonctionnaire nazi. Dominique avait des a priori négatifs, mais elle ne regrette pas sa lecture, loin de là. A petites doses et avec du temps, nous conseille Dominique. On pense aussi au film de Nicolas Klotz, actuellement sur les écrans, « La question humaine » (neutralité des chiffres, froideur du langage, brrr…). Ce roman en rappelle un autre à Claudine : « La mort est mon métier », de Robert Merle, qui retrace l’itinéraire d’un nazi.

Françoise Chandernagor – « La voyageuse de nuit » (Adrienne, Jean)

 

Le dernier roman de Chandernagor a pour thème essentiel la fratrie. Autour de leur mère en fin de vie, quatre sœurs se dévoilent, livrent leur avis divergents, interagissent. Adrienne n’en n’a pas raffolé, Jean est en train de le lire et aime bien.

 

 

Muriel Barbery – « L’élégance du hérisson » (Sonya)

Déjà un classique du bouche à oreille. Les premiers mots de Sonya : « très drôle ! ». Dans une ambiance très parisienne, une concierge pas séduisante du tout, très cultivée et fort soucieuse de n’en rien laisser paraître, devient l’amie d’une gamine très perspicace qui rédige son journal intime. En filigrane apparaissent les références culturelles des habitants de l’immeuble. Un roman ouvert, intelligent et plein de drôlerie. Recommandé !

 

 

Magda Szabo – « La porte » (Béatrice)

Magda Szabo est une écrivain hongroise des années 50-60 dont on découvre actuellement l’œuvre somptueuse en France (et donc au club des lecteurs, voir les comptes-rendus des précédentes séances). L’héroïne est une vieille dame qui, dans son quartier, est un personnage clé, qui fait en sorte que tout le monde ait besoin d’elle. Elle sait tout de tout le monde, et personne ne sait rien d’elle… Un roman sur la dignité et le secret de rendre heureux. Au début, Béatrice a eu du mal, mais très vite elle s’est aperçue à quel point l’étrange magie du livre fonctionne. Dominique et Adrienne l’ont lu aussi, et adoré. Voir aussi « La ballade d’Iza » et plus encore « Rue Katalin », son plus beau roman de l’avis général. Des infos sur le site de l’éditeur : http://www.viviane-hamy.fr/fiche-auteur.asp?A=35

 

 

Pierre Péju – « Le rie de l’ogre » (Béatrice F.)

Ca commence par une histoire d’ados, un échange franco-allemand dans la lourdeur de l’après-guerre et de ses encombrants secrets. Puis on suit les deux personnages leur vie durant, ils vieillissent, se croisent de temps en temps : lui, le sculpteur français, et elle, la journaliste de guerre allemande, sont les deux opposés. Un beau livre sur les contraires et sur comment ils se rejoignent.

 

Claudine nous dresse la liste de ses lectures d’été les plus importantes :

J.S. Foer – « Tout est illuminé » Elle n’a pas trop aimé ce classique du club, chouchou absolu de Dominique B.

Denis Lehane Un bon auteur de polar (« Mystic river » a été adapté au cinéma).

Gil Courtemanche – « Un dimanche à la piscine à Kigali » Sur le Rwanda, un livre très dur mais très bon, paru il y a quelques années. Bien sûr il est à la bibliothèque.

Amélie Nothomb – « Ni d’Eve ni d’Adam » Son dernier livre, sur ses amours. Peut-être l’un de ses meilleurs !

Kate Atkinson – « Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux » Avec un titre pareil, forcément c’est un excellent polar.

Douglas Kennedy – « La femme du cinquième »  Le 5ème c’est le 5ème arrondissement de Paris ; mais du même auteur on préfère le très remarqué « Les charmes discrets de la vie conjugale ».

 

 

Nicolas Bouvier – « L’usage du monde » (Jean-Baptiste)

Un très beau récit de voyage d’une grande tenue littéraire, qui nous emmène de la Serbie à l’Afghanistan, en passant tout un hiver par Tabriz, connaissiez-vous Tabriz ? Eh bien, vous ne savez pas ce que vous ratez… Béatrice F. l’avait refermé vite, elle promet de le rouvrir. Et Catherine recommande, du même auteur, les « Chroniques japonaises ». Plein d’infos sur http://nicolasbouvier.avoir-alire.com/flaneur/

 

 

Kazuo Ishiguro – « Les vestiges du jour » (Tony)

En version originale s’il vous plaît, et avec le charme de l’accent ! C’est l’histoire ratée du valet d’un lord, effacé et incapable de rien laisser paraître de ses sentiments. Un film en a d’ailleurs été tiré.

 

On a parlé aussi de Jean Echenoz.

 

 

Et pour conclure, Catherine nous a présenté quelques titres phares de la « rentrée littéraire » (729 romans parus ou à paraître) parmi lesquels les derniers livres d’Alessandro Barrico, Lyonel Trouillot, Linda Lê, Andrea Camilleri (très réussi paraît-il) ou encore Marie Darrieussecq. En attendant ceux de Pierre Michon, François Bon, Yazmina Reza ou François Bégaudeau (à l’heure où je termine ce compte-rendu, ils viennent d’arriver dans nos bureaux, entre autres bonnes choses !).

 

Eh bien, c’était un plaisir de se retrouver et d’accueillir de nouveaux visages ! Prochain rendez-vous le samedi 13 octobre.

 

 

 

 

Publié dans Conseils de lectures

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