Les cloches / Guillaume APOLLINAIRE

Publié le par Bibliothèque municipale

Les cloches


Mon beau tzigane mon amant
Écoute les cloches qui sonnent
Nous nous aimions éperdument
Croyant n'être vus de personne

Mais nous étions bien mal cachés
Toutes les cloches à la ronde
Nous ont vus du haut des clochers
Et le disent à tout le monde

Demain Cyprien et Henri
Marie Ursule et Catherine
La boulangère et son mari
Et puis Gertrude ma cousine

Souriront quand je passerai
Je ne saurai plus où me mettre
Tu seras loin Je pleurerai
J'en mourrai peut-être
 
 

 

 

Guillaume Apollinaire

(poème paru dans Alcool )

 

 

 Poème choisi pour sa légèreté apparente : simplicité du vocabulaire, petites phrases qui tintent… Mais il semble cacher un drame à venir, celui de la séparation : premier amour, abandon d’une jeune fille par son amant de passage. Amour adolescente ? Peut-être. Amour qui peut brûler aussi malgré la gaîté des vers rimés et rythmés.

Apollinaire peut ainsi nous emmener dans des univers totalement opposés (complexités des références, longs vers sans rimes) ; mais la nostalgie et la mélancolie y règnent en maît

Sa vie : né à Rome en 1880, Wilhelm Apollinaris Albertus de Kostrowistzky, fils d’une demi-mondaine balte et d’un officier italien (qui ne le reconnaîtra pas). Cette naissance illégitime laissera une blessure chez le poète qui signera ses premières poésies écrites à 17 ans de ce nom Apollinaire. Il fait ses études dans différentes villes du Midi méditerranéen mais sans jamais avoir son bac !

Revenu à Paris, il s’essaye à différents métiers et commence à écrire.

Ses principaux recueils de poèmes sont Rhénanes, Alcools (1899), La chanson du mal aimé (1909), Poèmes à Lou, Calligrammes.

Il écrit aussi des essais sur la poésie, sur l’art en général. Il est alors reconnu comme précurseur et représentant de l’avant-garde artistique : il s’intéresse aux autres arts( peinture, cinéma, théatre). D’ailleurs il écrira une pièce  Les mamelles de Tirésias (juin 1917).

Il part à la guerre en 1914 ; blessé il est trépané.

Puis très malade, il meurt en novembre 1918.

En décembre, sa conférence sur L’esprit nouveau et les poètes est publiée. Elle servira de référence à toute la génération qu’il a incarné .

Poème choisi par DANIELE S.

Publié dans Poème du mois

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