Club des lecteurs, 16 février

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D’abord une drôle de question soulevée par une journaliste de Télérama : faut-il payer les enfants pour qu’ils lisent ? En tout cas c’est ce qui se fait dans une petite ville d’Espagne.
 
Et puis, les livres :
 
Tony & Catherine : Shaun Tan – Là où vont nos pères
Une BD très originale, sans un mot, avec des images magnifiques, un peu de réel, beaucoup d’imaginaire : l’histoire est simple et universelle, c’est celle d’un immigrant, asiatique, mais toute cette quotidienneté est traversée d’êtres étranges, surréalistes, dans une ambiance sépia troublante et poétique. Tony : « Il faut l’avoir lu pour pouvoir comprendre ce que c’est ».
 
Sonya : Dupuy et Berbérian – Monsieur Jean
On reste dans la BD. Ah, Monsieur Jean, Monsieur Jean est un jeune homme qui écrit des livres et se trouve dans cette tranche d’âge où on s’engage dans la vie adulte… Cela renvoie à tout un courant récent de la BD qui traite de ce terrain du passage à l’âge adulte. Monsieur Jean est une série, des mêmes auteurs il y a aussi « Le journal d’Henriette », Henriette étant une petite gamine de 10 ans qui tient un journal.
 
On a parlé d’un livre qu’on n’a pas encore lu : Notre part des ténèbres de Gérard Mordillat. Gérard Mordillat est un écrivain familier du club des lecteurs, grâce à Sonya et Dominique, souvenez-vous, Les vivants et les morts. Ici il semble que l’on retrouve les mêmes thèmes : mémoire ouvrière, violence sociale, délocalisations… Voir aussi sur ces thèmes Daewoo de François Bon.
 
On a eu la visite d’une dame elle aussi habituée : Magda Szabo, dont vient de paraître Le faon, un de ses premiers romans. Aline a lu, et aimé, La ballade d’Iza, c’était l’occasion de reparler aussi de La porte, de Rue Katalin
 
Adrienne & Dominique : Christian Bobin – Le très bas, L’inespérée et La dame blanche
Un auteur apprécié aussi par Philippe et Jean-Baptiste. Le très bas tourne autour de la figure de François d’Assise, pour Adrienne ce qui est beau dans ce livre c’est la rupture du père et du fils. Elle a préféré L’inespérée, très beau. C’est une écriture intériorisée, méditative et contemplative. Son dernier livre s’appelle La dame blanche, dont Dominique nous dit qu’il s’agit de la poétesse Emily Dickinson. Ce n’est pas une biographie, mais plutôt une variation autour de cet être éthéré qui ne s’habillait que de blanc, autour de sa poésie – jamais publiée du vivant de l’auteure. Peut-être l’occasion de découvrir ses (très profonds) poèmes ?
 
Philippe : Harper Lee – Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
L’unique livre d’une auteure américaine qui connut un certain succès dans les années 60 (pardon, il n’est pas à la bibliothèque). Ca se passe dans le Sud des Etats-Unis, une enfant au regard neuf observe les relations humaines autour d’elle, et s’étonne des rapports entre Noirs et Blancs – elle-même fréquentant tout le monde.
 
Patrick : Arthur C. Clarke – 2001 l’odyssée de l’espace
Donc, un classique de la Science-fiction, et visionnaire avec ça puisqu’il rejoint, avec des années d’avance, les préoccupations actuelles de certains scientifiques quant à certains mystères des planètes. A cet égard, le film de Stanley Kubrick n’a pas le même pouvoir, ce qui fait qu’il a peut-être vieilli plus vite que le livre, dont Patrick nous dit que c’est le moment où jamais de le lire…
 
Jean : Amélie Nothomb – Ni d’Eve ni d’Adam
Voilà quelque chose d’amusant, de rafraîchissant et de pas angoissant : une certaine Amélie (tiens tiens, Nothomb ?) s’en amourache, lors de son séjour à Tokyo, d’un jeune japonais à qui elle va en faire voir des vertes des rouges et des ascensions du Mont Fuji.
 
Elisabeth : Douglas Kennedy – Les charmes discrets de la vie conjugale
Beaucoup de dialogues, peu de descriptions : ça va vite, ça se lit vite, c’est bien ficelé, efficace. L’histoire : trente ans après, un petit adultère de rien vient faire s’écrouler l’édifice construit par un couple bien installé. Pour Elisabeth, une lecture plaisante pour quand on est un peu fatigué. Avec un plus : l’auteur excelle dans la psychologie féminine.
 
Tony : Graham Hurley – Disparu en mer et Coup sur coup
Découvert grâce à Béatrice (voir le dernier compte-rendu) : merci à elle ! C’est du roman policier de bonne tenue, très bien, en particulier Coup sur coup. Et le plus pour Tony : l’auteur parle très bien des oiseaux.
 
Dominique : Stieg Larsson – Millenium
La trilogie polar du moment, un succès mondial. L’auteur, mort après avoir achevé ces trois romans, s’en serait-il douté ? En tout cas le premier tome a passionné Dominique. Tous les ingrédients d’un bon policier sont réunis, plus des originalités, et une emprise du roman sur la modernité – il est par exemple question de redoutables hackers. Edith confirme que c’est passionnant, mais le premier tome reste le plus réussi.
 
Lidia : Art Paasilinna – Le lièvre de Vatanen
Un écrivain, déçu par une vie conformiste et par un mariage naufragé, trouve pour nouveau compagnon un lièvre. Ensemble, ils se mettent en route à travers la Finlande profonde, la Finlande des bûcherons auprès desquels l’homme trouve à travailler en passant. Le roman est tissé de multiples petites histoires, sans être moralisateur et toujours en restant dans une bonne humeur – c’est drôle à lire. On a là, comme chez d’autres auteurs scandinaves, un autre type de littérature, un autre rythme, une autre façon de raconter… que Lidia aime beaucoup. Donc, Paasilinna. Adrienne est aussi en train de le lire.
 
Aline nous fait part de ces lectures récentes. Deux nouvelles, pour commencer.
Une histoire pour deux, du turc Saït Faik Abasryuk, raconte la complicité d’un vieux pêcheur et d’une mouette, sous l’œil d’un enfant. C’est, plein de poésie, une parabole philosophique sur la vie.  
Louisa de Leïla Sebbar : Louisa est née d’un père algérien insurgé déporté en Corse et d’une mère corse ; elle va refuser d’épouser un prince. De la même auteure, Sonya avait lu Je ne parle pas la langue de mon père.
Et deux romans :
Haruki Murakami – Au sud de la frontière à l’ouest du soleil. Un roman troublant dont le personnage principal est hanté par la mort et par un amour de jeunesse.
Jacques Serena – Sous le néflier. Un monologue, sur la cassure d’un couple. C’est l’homme qui parle, comment gérer la rupture, surtout quand elle ne s’est pas passée comme il aurait cru…
 
Sonya : Boucq & Sente – Le janitor
Une BD dont Sonya aime bien le dessin, les traits des personnages. L’histoire tourne autour du pouvoir financier, et plus spécialement autour de l’annuelle réunion de Davos, Suisse : les auteurs ont beau caricaturer un peu, on croirait que dernièrement la fiction est rattrapée par la réalité.
 
Sonya : Louise Desbrusses – L’argent, l’urgence
Pour le jeu de sonorité du titre. C’est l’histoire d’une femme qui cherche du travail, et qui ne va pas très bien. Mais ce qui est plus caractéristique du livre, c’est le style, bien sûr : phrases récurrentes, répétitions, phrases courtes, tronquées, beaucoup de parenthèses, et une meilleure perception du texte lorsqu’on l’oralise. Bien aimé.
 
Adrienne : Margaret Laurence – L’ange de pierre
Le roman est paru en 1964, une adaptation cinématographique le remet en selle. Adrienne a adoré (génial !). Il s’agit des rapports pas tendres entre une belle-fille plutôt angélique et une belle-mère grosse et méchante, ah. Le mari, et fils, décide de sévir : allez hop, maison de retraite, mais argh, fait la vieille dame, ça ne se passera pas comme ça. 
 
 

Publié dans Conseils de lectures

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